Sa vie ne tenait plus qu’à un fil lorsqu’il a été libéré. Pendant 14 mois, dans le supplice des camps d’extermination nazis, ce garçon de 20 ans a défié l’inhumanité, la bestialité, l’anéantissement.« La Fugue de Barbarie » témoigne de son combat où la volonté de vivre devient résistance.
Cet homme, modèle de courage, je le connais bien : c’est mon père.
L’histoire
Avril 1945. Malade, Roger va-t-il mourir ? Février 1944. Dénoncé, il est arrêté à Gaillac avec ses camarades de résistance par la Gestapo et jeté en prison. Deux mois plus tard, à Royallieu-Compiègne, ce jeune homme est propulsé dans un wagon à bestiaux bondé jusqu’à la gueule. L’Amicale connait si bien ce Convoi de 1.700 hommes d’âge, de conditions, de religions, de métiers… différents. Un trajet cauchemardesque sans boire, ni manger. Après moult détours, il débarque 4 jours plus tard à Auschwitz-Birkenau. Démarre pour Roger un périple où l’inhumanité, la négation de l’individu, les privations et les mauvais traitements sont quotidiens pendant un an. Avec détermination, il survit – malgré tout – aux camps d’extermination de Auschwitz-Birkenau, Buchenwald, Flossenbürg, Hersbruck et Dachau. 29 avril 1945. C’est une lueur d’à peine 35 kilos, rongé par le typhus, la dysenterie, la pleurésie et auto-amputé, que les Américains découvrent à la libération du camp de Dachau. S’ouvre un nouveau et long combat: celui de sa reconstruction, avec ses blessures physiques et psychiques qui ne cicatriseront jamais entièrement.
Pascal Caillé, après une carrière entre journalisme et communication, se passionne pour l’histoire unique et tragique de son père. Roger Caillé, dans les camps nazis. La Fugue de Barbarie est née de sa volonté de compiler des témoignages qu’il glane de-ci, de-là, d’extraits de conférences, de discussions qui par petits bouts finiront par décrire sans en cacher les détails les plus éprouvants d’un des événements les plus incandescents du XXe siècle. À travers le dépassement héroïque de la souffrance d’un homme qui aurait dû mourir, ce mémorial filial valorise la courageuse détermination de l’être humain à vivre dignement même face à la pire des barbaries.