Félix GUILLON vient de nous quitter.

Nous venons d’apprendre cette terrible nouvelle.

Félix GUILLON vient de nous quitter.

Félix GUILLON a été notre trésorier plus d’une dizaine d’années.

Félix a été un membre actif du groupe de travail ayant élaboré avec précision la liste des Déportés tatoués du convoi.

Félix a organisé et géré les courriers envoyés aux Maires de France afin de récolter les informations sur les Déportés nés dans leurs communes. Il a participé aux deuxièmes et troisièmes éditions de notre livre mémorial.

Félix a également travaillé sur l’élaboration de notre exposition itinérante.

Beaucoup se souviendront de lui, de sa gentillesse, de son écoute et de son engagement au service de la Déportation. Il était efficace, précis, organisé.

Il est parti le 22 mars 2020.

L’Amicale n’oublie pas le travail et l’engagement de Félix et présente ses très sincères condoléances à son épouse Marie-France et à sa famille.

Il y a 75 ans, libération de Roger CAILLÉ

Roger Caillé († 28/07/2008) fut libéré le 29 avril 1945 à Dachau.

Passé par Auschwitz-Birkenau puis Buchenwald, il arrive à Flossenbürg le 25 mai 1944.

De là, il est envoyé à Hersbruck le 15 juin 1944. Au total un groupe de 186 hommes regagnent Hersbrück, camp annexe de Flossenbürg, créé pour fonder une usine souterraine où seraient fabriqués des moteurs d’avions. Le travail des Déportés consistait à déblayer les roches qui avaient été préalablement dynamitées afin de mettre en place les galeries qui devaient accueillir les ateliers.

C’était un camp extrêmement dur. Sur les 186 hommes du départ, il n’est resté que 3 Déportés dont Roger.

Et s’il a pu survivre c’est grâce à son courage et son esprit de survie. Resté seul dans la mine, il se décidait à se faire écraser un doigt sous un wagonnet. Il réussit à quitter la mine et regagner son camp, peu après malade du typhus, moribond, il est évacué vers Dachau où à son tour il est atteint de dysenterie. Revenu parmi les siens, il a toujours travaillé, fondé une famille et toujours avec un moral d’acier.

Respect !

Il y a 76 ans, jour pour jour ! N’oublions jamais

Une dernière nuit sur une couche de paille humide et malodorante, suivi par un réveil brutal et une fouille sélective. Aligné sur la grande place, tous reçurent une boule de pain et un gros saucisson.

Le convoi passe la porte en silence, serré entre deux cordons de sentinelles armées de mitraillettes. Pour la deuxième fois, les Déportés vont traverser Compiègne. Un officier S.S. précède la colonne qui descend lentement vers la gare.

Les premiers rangs atteignent le quai de la gare de marchandises où les attendent des wagons à bestiaux grands ouverts. Ces wagons ont une contenance officielle de 40 hommes ou 8 chevaux. Ils mesurent 7 m de long sur 2.5m de large pour une hauteur de 2m20. Soit une surface de 17m50. Si l’on retire l’espace où se trouvait le bidon servant de toilette, il ne restait pour chaque Déporté qu’une surface proche du format d’une feuille A4.

Bottes, cravaches et crosses frappent, cinglent, pilonnent pour pousser et comprimer à l’intérieur les prisonniers avec leurs bagages jusqu’à ce que le compte, désespérément élevé d’une centaine d’hommes, y soit. La porte, immédiatement verrouillée sur un fouillis de pieds écrasés, de jambes coincées, de bras et de corps broyés les uns contre les autres, plonge le wagon dans la pénombre, le jour ne filtrant qu’au travers de la petite lucarne supérieure, garnie de barbelés, servant d’aération.

Comment respirer, s’asseoir, bouger ?

Les portes des wagons sont fermées et cadenassées.

Le convoi du 27 avril 1944 vient de partir. Il durera 4 jours et 3 nuits d’un hallucinant voyage où soif, asphyxie et démence transformaient certains wagons en cercueils ou cellules d’aliénés.

En fin d’après-midi du quatrième jour, le 30 avril, le convoi déchargeait sa cargaison humaine, sous un ouragan de terreur, sur un quai apparemment en rase campagne. En un instant, les portes des dix-sept wagons s’ouvrirent avec fracas.

En quatre secondes, la centaine de Déportés se trouvait basculée pêle-mêle sur le ballast et sur l’herbe, en contrebas. Amas grouillant d’hommes meurtris qui se redressaient sous les injures et sous les coups. Tout le monde dévale le plan incliné qui aboutit à la route ; les morts, poussés par les chiens, roulent comme des tonneaux. Les rangs se forment. Les fous sortent de la colonne, gesticulent et crient… On assiste à un véritable carnage.

Plus d’une soixantaine de morts au cours du trajet et une dizaine d’hommes abattus lors de la descente des wagons.

Malades soutenus par les plus valides, la colonne se forme et s’ébranle, encadrée de sentinelles dont les crosses accéléraient aussitôt l’allure.

Des hommes tombaient…   Des rafales crépitaient…

Après environ deux kilomètres de marche forcée sur un étroit chemin caillouteux, la colonne entrait dans un camp signalé par un panneau : AUSCHWITZ