Jacques Zahm (186566) mis à l’honneur dans l’Est Eclair

Jacques Zahm est l’un des 77 tatoués intransportables restés au Revier d’Auschwitz-Birkenau, alors que le reste du convoi est envoyé à Buchenwald.

Il s’évade d’Auschwitz-Birkenau avec Joseph Grimaldi le 11 janvier 1945, profitant d’une évacuation partielle décidée à l’approche des troupes soviétiques.

Ensuite, il a un parcours exceptionnel: engagé dans la Légion étrangère, il part pour l’Indochine, blessé et rapatrié, il sera de tous les combats.

Commandeur de la Légion d’Honneur, il finira sa carrière comme Colonel dans les renseignements.

Son fils Olivier vient de témoigner dans le journal local de l’Aube, ranimant le souvenir de ce grand homme.

 

Christophe DHAM (fils de Jacques DHAM, 185366) Président de l’Amicale

Christophe DHAM vient d’être élu, à l’unanimité, Président de l’Amicale, lors du Conseil d’administration extraordinaire du 27 novembre 2019.

Christophe fut le 1er Héritier élu Vice-Président en 1995.

Christophe est Chevalier de l’Ordre National du Mérite, médaillé de la Défense Nationale agrafes ‘Défense’ et ‘Essais Nucléaires’, médaillé pénitentiaire pour services exceptionnels rendus, Etoile Civique de vermeil, et médaille commémorative de Djibouti.

Christophe a commencé sa carrière dans la Marine Nationale comme spécialiste en guerre électronique et vient de l’achever en tant qu’ingénieur maintenance au sein du groupe Thales.

Très tôt, il s’est impliqué dans le monde de la Déportation, bercé par les récits de son père. Il s’est investi très rapidement au service de la mémoire de la Déportation et à la défense contre l’oubli du sacrifice des Résistants Déportés.

Depuis plus de 30 ans, il œuvre au côté de son père puis au sein du Conseil d’administration et diverses commissions de l’Amicale afin de mettre en place les outils nécessaires à la transmission de la mémoire.

Un nouveau Vice-Président vient également d’être élu. il s’agit de notre ami Dominique DESORMIERE (petit fils d’Antoine DESORMIERE, 185444), Savoyard bien connu qui ne ménage pas sa peine dans sa région et au sein de l’Amicale.

Un compte-rendu exhaustif vous sera présenté dans notre prochain  »Notre Mémoire », vous constaterez que l’Amicale a encore de belles années devant elle et que les projets ne manquent pas.

Activité dans nos régions

Christine CLARE, petite-fille de Marcel DELPON (185424) était présente et représentait l’Amicale à la cérémonie commémorative de la Résistance unie, de la Déportation et des Martyrs, sur le site du Mémorial corrézien, à Vitrac-sur-Montane, qui s’est déroulée en présence de la Flamme de la Nation. Un hommage a été rendu à Jean Salle, Vice-président du Mémorial Corrézien de la Résistance, de la Déportation et des Martyrs, décédé le 15 mars 2019.

De nombreux jeunes Corréziens ont participé à cette cérémonie et cela fait plaisir à voir.

Décoration de Porte-Drapeau de Jean-Claude DELPON, fils de Marcel DELPON (185424)

Notre ami Jean-Claude DELPON a été décoré de l’insigne des Porte-Drapeaux par notre Présidente Danièle BESSIERE.

Un grand moment d’émotion marquant la reconnaissance de l’Amicale et du monde combattant, Résistants et Déportés au porteur de drapeau, toujours présent aux cérémonies et portant haut le drapeau de l’Amicale.

Un grand MERCI Jean-Claude

 

Assemblée générale de Brive la Gaillarde, les 60 ans de l’Amicale

L’assemblée générale de Brive la Gaillarde vient de s’achever.

Une assemblée marquée par le 60ème anniversaire de l’Amicale, organisée par la petite-fille de Marcel DELPON (185424),

Occasion pour son parrain, Jean-Claude DELPON fils de Marcel DELPON (185424)  de recevoir la décoration de porte-drapeau.

Et l’annonce de notre Présidente de passer la main à Christophe DHAM, vice-président, fils de Jacques DHAM (185366).

Danièle BESSIERE, a présidé cette dernière assemblée, avec beaucoup d’émotion. En 49 années de participation à l’Amicale, Danièle s’est toujours occupée de celle-ci,

D’abord comme épouse d’André BESSIERE (185074), puis comme adhérente, puis comme secrétaire générale, puis vice-présidente et Présidente.

L’Amicale remercie Daniele pour son dévouement, son abnégation et sa détermination à transmettre la mémoire et le sacrifice des Résistants Déportés.

Témoignage de Pierre MALLEZ 185 996 Résistant Turma-Vengeance

Pierre Mallez,

Etudiant HEC, il entre en résistance en début 1942 dans le groupe TURMA-VENGEANCE,

Pierre nous livre quelques unes de ses actions, en nous décrivant son quotidien de résistant.

Bien sûr nous connaissons la suite, arrestation par la gestapo, prison de Fresnes, tortures, interrogatoires puis Royallieu et Auschwitz-Birkenau.

Son premier témoignage porte sur la mise en service d’un poste émetteur:

Bonne lecture

« Au cours de l’année 1942 et du printemps 1943 se succéderont les actions les plus diverses de jour comme de nuit, mais avec la préférence de nuit pour éviter les absences aux cours.

   Il s’agit du transport de postes émetteurs radio, de la protection aux alentours pendant l’émission, du transport d’armes, de l’instruction au maniement des armes parachutées, du branchement d’écoute téléphonique sur les lignes allemandes

           Pour les émissions radio le scénario se répète de la façon suivante :

Prise de contact dans la journée avec le « pianiste » (le radio) par l’intermédiaire de Charbonneaux (Cumulo) ou d’un agent de liaison.

 – Rendez-vous le soir dans une gare de Paris avec le poste qu’il a fallu aller chercher dans sa planque variable. Je me souviens d’un dépôt chez un ingénieur de la SNCF en gare du Nord, d’un autre en gare de Noisy-le-Sec.

L’émetteur est contenu en pièces détachées dans plusieurs boîtes de pansements, ou d’instruments chirurgicaux, marquées de la croix rouge, hermétiquement fermées par du sparadrap. Le tout bien rangé dans le fond d’une trousse médicale.

 – Juste avant le départ du train : retrouver le « pianiste » sur le quai. Il assurera en principe ma surveillance. En cas de contrôle allemand je dois expliquer que je porte la trousse médicale au docteur X à tel endroit. Si le contrôle prend mauvaise tournure je dois balancer la valise et détaler au mieux. Le « pianiste » ne doit pas intervenir pour ne pas être pris.

Rien de ce genre n’est heureusement arrivé au cours de ces transports. Mais c’était toujours une sacrée aventure pleine de risques. Les Allemands fourmillaient partout, en uniforme et, plus dangereux, sans uniforme dans le métro, les gares et les trains.

 – Arrivés à pied d’œuvre, toujours en banlieue parisienne pour éviter un repérage trop rapide et pour changer de secteur à chaque émission (en espérant que deux radios différentes ne fonctionnent pas simultanément dans le même secteur – on comptait en général trente minutes de répit avant d’être repéré). Le poste était monté au domicile d’un résistant dont la famille n’était pas toujours très rassurée.

 – Lorsque le « pianiste » est prêt à commencer son émission (heure fixée d’avance) je dois assurer la surveillance du quartier. Dans la nuit je tourne autour du pâé de maisons pour voir s’il n’y a pas de camions ou de camionnettes suspects avançant à petite allure. Les appareils de repérage gonio mobiles sont souvent camouflés dans des véhicules commerciaux. Il faut aussi se méfier des tractions avant (Gestapo). Il faut à la fois être sur ses gardes et surveiller, essayer de passer inaperçu dans les rues que la nuit a rendues calmes et heureusement sombres.

 – Le temps de l’émission écoulé sans repérer de mouvements insolites je retrouve le « pianiste » qui a déjà commencé à remballer son poste en morceaux dans les boîtes à croix rouge, remet le tout dans la valise médicale, que le locataire des; ieux va cacher rapidement.

 Par mesure de sécurité je ne reviendrai prendre la valise que le surlendemain après-midi. En effet si l’émission a été localisée approximativement il peut y avoir un contrôle en gare le soir même alors que le surlendemain il y a moins à craindre.

 – Dans la journée du surlendemain je viens reprendre le poste pour l’amener chez un nouveau dépositaire. Là encore je suis couvert par quelqu’un qui me suit à vue. L’un de ces suiveurs m’a donné des sueurs froides. Plutôt tête brûlée, il manifestait sans vergogne sa haine de l’Allemand. Dans le métro il a bousculé un officier allemand qui s’apprêtait à descendre et lui a écrasé le pied avec forces excuses. Évidemment, lui, n’avait pas la valise compromettante en mains. Je n’ai pas apprécié ses manifestations de « maladresse », inutiles et risquées. Je le lui ai dit dès que j’ai pu le faire sans risque d’être repéré. »